Primes de fin d’année: Une vraie fausse bonne idée?
Une prime de fin d’année intervenant à un moment difficile
La nouvelle de la défiscalisation de la prime de fin d’année 2018 semble avoir été bien accueillie par un ensemble de salariés et de chefs d’entreprises qui semblent vouloir jouer le jeu de verser la prime à leurs salariés.
En effet, en principe, la prime de fin d’année est soumises aux cotisations sociales et doit être prise en compte dans le calcul des impôts sur le revenu.
Certains employeurs considèrent que les charges afférentes aux primes de fin d’année étaient de nature à donner autant à l’état au salarié.
Ainsi, un chef d’entreprise donnant 850€ à son salarié se retrouvait avec une somme similaire à verser à l’Etat.
La défiscalisation de cette somme est de nature à inciter les chefs d’entreprise à verser plus à leurs employés. De grandes sociétés françaises ont d’ailleurs d’ores et déjà prévue de verser des primes pouvant aller jusqu’à 1000€ à leurs salariés.
Que ces entreprises fassent preuve de générosité est louable, mais il ne faut pas oublier que certains salariés n’auront pas droit à un tel cadeau de la part de leur employeur.
Le président du MEDEF a même déclaré que : “les entreprises du commerce qui viennent de passer deux mois catastrophiques, ça sera certainement plus compliqué que dans d’autres secteurs” car il est vrai que le mouvement des gilets jaunes a perturbé les ventes dans certains magasins, faisant subir à certains employeurs une grosse perte de chiffre d’affaire.
Le constat d’un glissement d’une responsabilité de l’état providence vers la responsabilité sociale des entreprise
Comme nous le savons tous, la fin du XIXème-début du XXème siècle a marqué le début d’un interventionnisme social de l’état plus communément appelé :”Etat providence”.
Cet interventionnisme de l’état, d’abord jugé négativement par des personnes comme Émile Ollivier, alors député en 1864, est depuis 1945 devenu l’un des rôles les plus évidents de l’Etat. En effet, la consécration d’un système de protection sociale est devenue l’élément le plus évident de l’interventionnisme social de l’état, qui a continué de se développer jusqu’à nos jours et ce sous tous les gouvernements quelle que soit leur couleur politique.
Cependant, au vu des politiques récentes du gouvernement et de la déclaration du gouvernement de défiscaliser les primes de fin d’année, on peut se poser la question de savoir si l’état n’abandonne pas son rôle d’état providence au profit d’une responsabilité sociale des entreprises.
En effet, en intervenant moins sur les politiques sociales et en laissant une marge de manoeuvres aux entreprises, l’Etat leur laisse le soin de se responsabiliser et de décider de leur politique sociale de manière empirique.
Pour Jean-Philippe Normand, président de la CGPME dans la Manche, ce “geste” accordé aux entreprise ne doit pas être un moyen pour l’état de faire faire aux entreprises ce qu’ils n’ont pas réussi à faire.
Bouhedjar Sammy
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