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La sieste au travail : Des vertus inattendues

La sieste au travail : Des vertus inattendues
Le 11 octobre 2018
Dormir au travail est un doux rêve pour certains salariés. Certains, plus téméraires, se risquent à pratiquer l'art du "power nap" discrètement dans les toilettes, l'histoire de 20 min. Mais que risquent-ils s'ils sont pris la main dans le sac?

Que dit la loi sur les siestes au travail ?

La jurisprudence française en matière de siestes au travail n’est pas très encourageante.

En effet, selon les cas, les juges considéreront que la sieste n’est pas constituante d’une faute grave, tel l’arrêt rendu par la Chambre Sociale de la Cour de Cassation le 12 octobre 2011 où un salarié s’est endormi dans la salle d’attente d’un client qui lui a demandé de patienter. Cependant, les heures supplémentaires ne peuvent pas être réclamées dans le cas du salarié endormi.

A l’inverse, la Cour de Cassation considère comme une faute grave le pompier s’endormant pendant le service et ne répondant pas à l’appel de la tour de contrôle de l’aéroport où il fait son service.

 On voit bien évidemment que la chambre sociale a eu affaire à deux cas extrêmement différents dans ces affaires : les deux métiers visés étaient de natures différentes et les enjeux n’étaient pas les mêmes.

Il n’empêche que la Cour de Cassation ne semble pas être favorable aux siestes au travail, quand bien même aucune loi ne prohibe la sieste. Cette position est néanmoins compréhensible : Le salarié est censé fournir ses services à l’employeur dans le cadre de sa relation de travail et on envisage mal l’acte de dormir comme étant un service rendu à l’employeur…

Ce refus d’autoriser les siestes semble contredire l’avis de plusieurs professionnels de la santé qui préconisent la sieste au travail, notamment pour ses vertus dynamisantes.

 

Les vertus de la sieste au travail

Bien que la sieste soit un sujet tabou dans la plupart des entreprises françaises, plusieurs spécialistes s’accordent à dire qu’elles ne peuvent être que bénéfiques tant pour le salarié que pour l’entreprise dès lors qu’elles sont de durée raisonnable.

En effet, une sieste de 20 min prise 6 h après le réveil pourrait améliorer la productivité d’un salarié d’environ 40% ! S’accorder ces 20 minutes permettrait aux 80% des actifs ressentant la fatigue de temps à autre au travail de se réinvestir pleinement au travail après le repos.

De plus, faire des siestes serait bénéfique pour la mémoire, le bien-être et les défenses immunitaires.

Cela permettrait ainsi d’avoir moins de chance de tomber malade et aussi d’éviter les burn-out, ce qui présente un intérêt majeur pour l’entreprise.

Cela pourrait notamment aider les employeurs à respecter l’obligation de l’article L4121-1 du Code du Travail en mettant en place un moment « sieste » qui aura pour bénéfice d’améliorer la santé (et donc la sécurité !) des salariés.

 

Actuellement, en France, l’idée de pouvoir faire des siestes progresse mais nous sommes largement en retard par rapport à d’autres pays.

Par exemple, au Japon la sieste est obligatoire sur le lieu de travail. En Chine, il s’agit même d’un droit reconnu par la constitution ! Aux Etats-Unis, elle est reconnue comme un outil de performance « le power nap ».

 

Si nous prenions exemple sur ces pays, nul doute que la productivité des salariés français s’en retrouverait accrue et que le bien-être au travail serait renforcé.

L'équipe juridique Droit-Travail-France