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Halte aux comportements sexistes banalisés par l'humour !!

Halte aux comportements sexistes banalisés par l'humour !!
Le 18 janvier 2019
Non, il n’est pas autorisé de tout cacher derrière l’humour. Encore moins lorsque votre humour est extrêmement sexiste. Vous le savez, et pourtant...vos paroles sont parfois blessantes.

Pour Danielle Bousquet, présidente du Haut Conseil à l’Egalité (HCE) entre les femmes et les hommes, avant de condamner le sexisme, il faut sensibiliser.

La mise en place de ce nouveau rapport HCE

C’est la loi du 27 janvier 2017 (n°2017-86) relative à l’égalité et à la citoyenneté qui avait prévu cette évaluation annuelle. Avant, rien n’existait concernant le sexisme.

Ce bilan, publié le 17 janvier prend en compte les remarques, les injustices, les humiliations et toutes autres violences genrées. Selon ce rapport, 89% des victimes sont des femmes et 91% des auteurs de ces violences sont des hommes.

D’ailleurs, le 2 août 2018, certaines actrices américaines ont tourné un court métrage nommé “Premier rôle féminin” produit par Rebel park productions pour dénoncer le comportement sexiste ( et parfois raciste) à Hollywood. Répertoriant les injonctions et remarques participant à la violences genrés dans le cinéma. Par exemple, un passage interdit de pleurer pour être “laide”, il faut pleurer en étant “sexy”, il est question d’une “douche de pleurs et… de sourires”.

Jessica Chastain (actrice et productrice américaine) avait déjà dénoncé ces comportements dans une vidéo en 2017

Les résultats du rapports HCE

Le résultat de ce bilan n’est pas une fierté pour un pays se battant pour une égalité entre les genres. Selon ce rapport, les hommes rient des femmes sans elles. En effet, beaucoup de façons où l’humour est utilisé existent. Et même si le but premier n’est pas de blesser une catégorie de personnes, le moral de certaine peut parfois en prendre un coup. Surtout quand l’on prend conscience que ces comportements absurdes peuvent apparaître dès le matin.

3 chroniques radios matinales ont été analysées, montrant ainsi que 71% d’entre elles usent de propos sexistes notamment lors de la diffusion de sketch. Cela est également présent dans le théâtre ou les vidéos de youtuber parfois biens connus de la jeune génération! Cela passe également par des insultes dans la rue, ou encore des blagues au travail de pa  le port de certains vêtements ou maquillage.

C’est le physique des femmes qui est le plus souvent pris à partie. Mais également leur manière d’être. Pour le HCE, les femmes sont souvent représentées comme “ agressives, en compétition les unes avec les autres et jalouses, incompétentes, stupides et naïves, et castratrices”.

56% des françaises de moins de 25 ans, avouent avoir entendu au moins une blague sexiste en 2017.

Les conséquences d’un tel comportement

Agir ainsi envers les femmes peut les entraîner à se dévaloriser et perdre confiance en elle. Pour le HCE “les victimes de violences sexistes et sexuelles peuvent être en proie à des insomnies, des troubles alimentaires, des migraines, des nausées, de la fatigue, des problèmes d'ordre sexuel, des mutilations auto-infligées…”.  

Le sexisme est un domaine encore peu connu. Beaucoup agissent sur le ton de l’humour. Il est également difficile de dénoncer ces faits. Mais là encore le HCE intervient et précise que “ridiculiser les personnes qui protestent en leur reprochant leur manque d'humour permet de se déresponsabiliser et de ne pas remettre en question les fondements sexistes sur lesquels repose cet humour, ni de réfléchir aux conséquences d'’une blague sexiste ou du fait d'en rire"

Ces comportements doivent être compris afin de pouvoir les sanctionner, les limiter et arrêter de les banaliser.

Il est donc temps également que les entreprises agissent en prévention.

Pour rappel, une injure sexiste en public peut vous mener à un an de prison et 45 000 euros d'amende. Autant dire que votre “humour” peut vous coûter cher.

Jeanne Caillier

Juriste Rédactrice en Droit Social

Droit-Travail-France