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Apprentissage: Voie de garage ou avenir de l’emploi ?

Apprentissage: Voie de garage ou avenir de l’emploi ?
Le 04 août 2018
L'apprentissage est une voie professionnelle ouverte aux jeunes depuis des centaines d'années. Cependant, loin de toujours faire l'unanimité, cette filière est considérée comme une "voie de garage" dans l'opinion commune. Mais qu'en est-il réellement ?

L’apprentissage est une voie souvent dévalorisée par les filières dites « générales ».

En effet, cette solution mêlant formation pratique et formation théorique est dépréciée par une partie des étudiants du fait de son aspect pratique, Antoine Frérot, PDG de Véolia, a d’ailleurs soutenu en 2017 que ses enfants n’avaient pas eu besoin d’aller en apprentissage car ils étaient « brillants à l’école ».

Il convient cependant de rappeler que selon le ministère du travail, 7 apprentis sur 10 trouvent un emploi après leur apprentissage.

Dès lors, l’apprentissage est-il l’avenir de l’emploi ou une voie alternative?

L’apprentissage, une pratique ancienne remise aux goûts du jour

L’apprentissage existait déjà en France avant la Révolution.

En effet, avant la Révolution, les jeunes apprentis devaient suivre leur formation auprès des corporations, une sorte de guilde de métiers, qui les prenaient plus ou moins en charge.

Cependant, avec la loi Le Chapelier qui a abolis les syndicats, car trop proches de la monarchie, la France a tout bonnement laissé à l’abandon le concept d’apprentissage, à contrario des autres pays d’Europe qui ont préféré le développer.

Pendant environ un siècle, la France n’a plus traité de la notion d’apprentissage et ce n’est que vers 1851 qu’une première salves de mesures pour le développement de l’apprentissage apparaît.

Ce n’est qu’en 1919 que la loi Astier viens mettre en ordre et renforcer les lois sur l’apprentissage.

D’autres lois viennent plus tard définir les acteurs majeurs de l’apprentissage, comme la chambre des métiers et les Centres de formation d’apprentis (CFA).

Dès lors, une foule de mesures ont été adoptées afin d’améliorer la relation d’apprentissage et revaloriser son nom dans la société.

Cependant, les préjugés mènent la vie dure à ce mécanisme : Peu de gens le considère glorieux et certains le considèrent même comme une alternative ouverte aux mauvais élèves.

Récemment, le président de Véolia, en 2017, a réfuté l’idée qu’un de ses enfants aille faire de l’apprentissage car ses enfants seraient « brillants à l’école »

Mais qu’en est-il réellement ? Les apprentis sont-ils des fardeaux ?

L’apprentissage, une solution viable aux besoins du marché du travail

Selon une étude de l’AFP, les jeunes ayant fait un apprentissage s’insère plus rapidement que les personnes ayant eu un diplôme de la voie générale et sont en général mieux payés.

En effet, un employeur peut être tenté de recruter de jeunes ex-apprentis car ceux-ci sont disponible immédiatement et ont déjà un savoir-faire et un savoir-être fort précieux.

De plus, les apprentis ne sont que peu coûteux : On estimait en 2015 le coup moyen d’un apprenti à 19 000€ l’année, dont 8000€ constituaient la rémunération et le reste les coûts d’éducation et les charges annexes.

Aujourd’hui, la France compte 400 000 apprentis, ce qui représente approximativement 7 % des jeunes de 16 à 25 ans.

C’est trop peu, comme le soulignais Emmanuel Macron, car la moyenne Européenne se situe à 15 %.

Dans sa loi Travail, le gouvernement a entendu redorer l’image de l’apprentissage et en faire une voie d’excellence et non plus une voie de garage.

A la lumière de la loi Travail, des aides sont allouées aux jeunes en apprentissage afin de passer le permis de conduire et le statut d’apprentis n’aura jamais été aussi avantageux.

De plus, le Gouvernement a décidé de mettre plus en valeur le régime de l’apprentissage en faisant des journées d’information dans les collèges et lycées pour avertir les jeunes que ce système existe et leur convient peut-être mieux que la filière classique.

Enfin, il convient de noter que des prépas-apprentissage ont été mis en place afin de créer des savoirs-faire et savoirs-être afin de délivrer des jeunes opérationnels aux chefs d’entreprise et ainsi fluidifier le système d’apprentissage.

Ce système en plein essor pourrait s’avérer être une solution durable à la dynamisation du marché du travail et il conviendra de suivre son évolution au fil des années.

L’équipe Droit-Travail-France