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Grève de la fonction publique : une mobilisation mitigée malgré un front syndical uni

Grève de la fonction publique : une mobilisation mitigée malgré un front syndical uni
Le 10 octobre 2017
Ils étaient entre 114.000 et 400.000 fonctionnaires à manifester contre « les attaques » du Gouvernement à leur égard. Pourquoi manifestent-ils ? Peuvent-ils faire reculer le Gouvernement ? Les réponses ici.

Un appel à la grève lancé par les 9 fédérations syndicales de la fonction publique.

Cela ne s’était plus produit depuis 10 ans. Mais aujourd’hui, l’appel à la grève était lancé par les neuf fédérations syndicales de la fonction publique (CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC, CFTC et FA) et concernait les quelques 5 millions d’agents de la Fonction Publique, qu’elle soit hospitalière, territoriale ou d’Etat. Enseignants, profs, policiers, personnels des ministères ou des collectivités ont donc pris part tous ensemble à la grève du jour.

Nul doute que cette mobilisation signe à la fois la généralisation du ras-le-bol des fonctionnaires, d’une part, mais également, d’autre part, la volonté des syndicats de réaliser une véritable démonstration de force. Pas sûr cependant que l’ampleur de la mobilisation ait de quoi effrayer le Gouvernement d’Edouard Philippe…

Les sujets qui fâchent : des points de discordes spécifiques au secteur public.

Impossible de se tromper à la lecture des slogans. A l’exception de Solidaires qui appelait à une « convergence » des luttes, les confédérations syndicales n’ont pas souhaité « parasiter » la grogne des fonctionnaires avec la contestation de la réforme du Code du Travail qui concerne exclusivement les salariés du privé.  Du reste, avec des slogans majoritaires du type « Macron, agent du CAC 40 » ou « Macron, regarde ta Rolex, c’est l’heure de la révolte », c’est clairement le Chef de l’Etat qui était la cible privilégiée du mécontentement.

En l’espèce, les fonctionnaires protestent contre la hausse de la CSG de 1,7 point au 1er février 2018 qui sera simplement compensée pour les fonctionnaires, le gel du point d’indice en 2018 (l’indice étant l’une des 3 composantes de leur rémunération), la rémunération au mérite, le retour du jour de carence (non-paiement du premier jour d’arrêt maladie étant entendu que dans le privé, ce sont en général 3 jours de carence), et la suppression promise de 120.000 postes de fonctionnaires au moins sur l’ensemble du quinquennat.

Un impact à géométrie variable sur les usagers.

Les fonctionnaires représentent environ 20% de l’emploi en France. Le service minimum, pourtant prévu et imposé par la Loi, n’a pas toujours été assuré. Résultat, des fermetures de services publics, et notamment des fermetures de crèches et d’établissements scolaires ont eu lieu aujourd’hui.

Ainsi, à Marseille, les trois-quarts des cantines et 80% des crèches étaient fermées selon la mairie. Selon le Ministère de l’Education Nationale, à la mi-journée « 17,5 % des enseignants » étaient en grève, avec près de 20% dans le primaire et 16% dans les collèges et lycées (la FSU évoquant pour sa part 50% de gréviste dans le primaire). Enfin, 30% des vols ont été annulés préventivement en raison de la mobilisation des agents de l’Aviation Civile qui emploie majoritairement des fonctionnaires. En revanche, pas de perturbation à la SNCF ou à la RATP, à l’exception toutefois du RER B.

L’appel a-t-il été entendu par le Gouvernement ?

Le Ministre des Comptes Publics, Gérald Darmanin recevra les syndicats de la Fonction Publique pour une réunion consacrée aux salaires le 16 octobre. Ce qui n’a pas empêché la CGT de décider seule d’une prochaine réunion d’action à l’issue d’une réunion lundi soir avec tous les autres syndicats. Lesquels se réuniront le 24 octobre au siège de la CFDT pour décider de l’opportunité  nouvelle mobilisation contre les ordonnances et les prochaines réformes sociales.