Grève des routiers : les cinq syndicats sont reçus jeudi à 17h30 par Elisabeth Borne
Cédera, cèdera pas ? On se souvient du Président Emmanuel Macron affirmant dans une interview accordée à CNN en marge de l’Assemblée Générale de l’ONU que « la démocratie n’est pas dans la rue ». Mais on se souvient aussi qu’il n’avait fallu que 5 jours de blocages routiers pour que le Gouvernement Valls ne recule l’été dernier et renonce à l’article 2 de la Loi El Khomri notamment. Mais Emmanuel Macron n’est pas François Hollande, le Général de Villiers pourrait le confirmer…
« Le gouvernement choisi la matraque plutôt que le dialogue » dénonçait Jérôme Vérité ce matin sur RTL.
Selon le leader de la CGT-Transport en effet, les forces de l’ordre auraient « eu comme consigne très clairement de lever un certain nombre de blocages », dénonçant une situation « d’atteinte au droit de grève » inédite « depuis 2002 ». Il était rejoint par Pierre Laurent, Secrétaire National du PCF qui s’insurgeait pour sa part contre une véritable « répression anti-syndicale ».
"Ils nous ont carrément fait un guet-apens [...] Empêcher de faire grève ! Mais on est dans quel pays ?" demandait Joël, routier, tandis que l’un de ses collègues affirmait comprendre, dans ces conditions, ceux qui veulent arrêter le mouvement : "Les forces de l'Ordre ont plus que cassé le mouvement avec des menaces très claires de nous retirer nos permis. Moi personnellement, je suis prêt à continuer le mouvement".
Pour autant, et même si « rien n’a été épargné aux grévistes », « intimidations, menace sur les permis, camion grues », les fédérations à l’initiative du mouvement, CGT et FO, appellent à reconduire la grève ce mardi. « On ne lâche rien !! ».
« Le Gouvernement respecte le droit de grève, mais il n’y a pas de droit au blocage ».
De fait, le Gouvernement a publié dès samedi au Journal Officiel un arrêté autorisant les transporteurs d’hydrocarbures à déroger temporairement aux règles en matière de conduire et de repos afin d’éviter toute pénurie de carburant dans l’Hexagone.
De même, les CRS ont été mobilisé et ont très vite levé la plupart des barrages. S’ils étaient évidemment déçus, les grévistes n’ont pas manqué de relever, avec beaucoup d’ironie, qu’après tout, en se mobilisant de la sorte, gendarmes et CRS « faisaient leur travail » en générant des bouchons…
Elisabeth BORNE a toutefois invité les syndicats des transports routiers et les organisations patronales à une réunion ce jeudi, au Ministère des Transports. L’objectif sera notamment d’échanger les meilleures manières de lutter « contre le dumping social et la concurrence déloyale », rappelant que la directive européenne sur le travail détaché était actuellement en cours de révision.
« Les routiers n’ont pas de raison de s’inquiéter des ordonnances Travail, qui ne modifient pas leur temps de travail (…) pas leur rémunération » a tenu à rassurer la Ministre des Transports tandis que la fédération patronale OTRE rappelait qu’"Aucun accord d'entreprise ne pourra être moins-disant que la convention collective. Affirmer le contraire est un mensonge et une manipulation" et que la FNTR et le TLF dénonçaient de leur côté « un mouvement politique ».
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