Influenceurs, phénomène de société tendant vers la création d’un nouveau métier ?

Selon une étude réalisée par le site CISION auprès de 500 professionnels du marketing, de la communication et des Relations Publiques (publiée en 2016), « en moyenne, 2/3 des répondants développent des relations avec les influenceurs ».

Influenceur c’est quoi ?

Le métier d’influenceur recouvre différents domaines. En effet, de parfaits inconnus prennent de la notoriété sur les réseaux sociaux en faisant la promotion de certains éléments. Il y a les influenceurs pour les produits de beauté, ceux pour des marques de nutrition, ceux promouvant l’actualité digitale ou encore ceux qui sont experts en stratégie des réseaux sociaux. Ce sont en fait des leaders d’opinion afin de permettre une meilleure visualité d’un site ou les ventes d’un produit. Ils prennent place au sein de la stratégie de communication d’un commercial.
Un influenceur a tout intérêt à être sur tous les réseaux sociaux afin de se faire connaître, ainsi il sera repéré via Facebook, Snapchat, Twitter …

Le marketing d’influence comment ça marche ?

Le but est de faire des publications publicitaires, de promotion de produis en ayant un engagement réciproque entre l’influenceur et la personne demandant cette publicité.
Le nombre d’abonnés importe peu. Il est sûr qu’il faut être suivi, mais il vaut mieux avoir 2 000 abonnés épris, plutôt que 10 000 abonnés avec uniquement 1 000 suiveurs.  
Cela permet d’augmenter les nombres de vues et donc par exemple le référencement d’un site ou la vente d’un nouveau produit en payant une somme inférieure à celle d’une pub télévisuelle par exemple.

Selon Philip Sheldrake, dans son livre « The Business of influence » paru en 2012, « vous avez été influencé quand vous pensez quelque chose que vous n’auriez pas pensé, ou que vous faites quelque chose, que vous n’auriez pas fait »

Quel contenu ?

Il existe différentes façons d’intervenir :
-              Le "buzzkit" : tester de nouveaux produits et partage d’un avis à tout le monde,
-              La sponsorisation de contenu : sponsoriser un élément sur les réseaux sociaux pour un maximum de visibilité
-              Le placement de produit : faire une vidéo et y placer un produit
-              Le Blog voyage : séjour offert contre un compte rendu au public
-              L'"Unboxing" : recevoir des articles gratuitement, les déballer devant ses amateurs
-              Le "Takeove" : prendre le contrôle d’un site pour attirer les gens dessus
-              Les "Web series" : faire la pub de quelque chose (métiers, jeux,…) au travers de petites histoires

Et la législation dans tout cela ?

L’autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP), le 28 juin 2017 a donné une définition du terme influenceur. Il s’agit d’  « individu exprimant un point de vue ou donnant des conseils, par écrit, audio et/ou visuel, dans un domaine spécifique et selon un style ou un traitement qui lui sont propres et que son audience identifie. ». Tout en précisant que ce dernier peut « agir dans un cadre purement éditorial, hors du champ de la régulation professionnelle de la publicité ou en collaboration avec une marque pour la publication de contenus, qu’il doit alors mentionner explicitement »

Le statut d’influenceur aujourd’hui n’est pas reconnu comme un métier, même si certains vivent uniquement de ce statut (cela est rare …). De plus, aidant parfois à la vente, ils doivent respecter l’article L121-1-11° du code de la consommation ainsi, la publicité doit être honnête et transparente.

Un influenceur devra respecter la législation française quant à l’usage d’internet. Mais le succès de ce statut commence à poser problème quant à son encadrement. L’article 20 de la loi pour la confiance dans l’économie numérique impose la possibilité pour la communauté de ceux-ci de pouvoir identifier la publicité et l’annonceur.

La naissance de ces règles (encore floues) et le lien avec d’autres plus anciennes tend à montrer que le législateur devra s’intéresser à la question et venir poser un cadre légal à cette activité. Ainsi, être influenceur pourrait devenir un métier, permettant alors d’être largement règlementé par le code du travail, mais cela pourrait mettre fin à autant de liberté dans la publication de tel contenu.

Et ailleurs c’est comment ?

Les influenceurs sont nombreux aux Etats-Unis, c’est là-bas que ce statut à trouver ses origines. Le pays encadre plus largement cela. En effet, la Federal trade Commission (FTC) américaine a commencé un long combat contre les contenus sponsorisés étant mal identifiable.  Ainsi, la lutte contre toutes publicités mensongères a commencé, ceux-ci doivent désormais préciser pour les interventions sponsorisée#sp et #ad pour celle faisant une publicité. Ce sont principalement les celebrity influenceur qui sont visés, de par leurs grands nombres d’abonnés et donc leur engagement récurant par les marques, leur permettant de monétiser leurs contenus.

D’ailleurs, la chasse aux faux comptes a également commencé afin de limiter les imitations et donc les publicités non signalées.

L'équipe juridique Droit-Travail-France.