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L'inspectrice qui était venue à "la chasse à Muriel Pénicaud" ne sera pas débarquée.

L'inspectrice qui était venue à
Le 20 décembre 2017
La décision est tombée : l'inspectrice qui s'était exprimée sur la baisse des effectifs ne sera pas suspendue. L'intersyndicale se félicite, mais les inquiétudes et le blues des inspecteurs du travail persiste.

Rappelez vous. Le 14 décembre dernier comparaissait devant le Conseil de Discipline une jeune inspectrice du travail mise à pied depuis 33 jours pour une faute grave caractérisée par un non-respect de son devoir de réserve. 

"Stop à la chasse aux syndicalistes"

Ils étaient près de 200 à s'être rassemblés devant les bâtiments du Ministère du Travail ce 19 décembre pour soutenir leur collègue. Très remontés suite à cette décision sans précédent, la plupart des inspecteurs du travail présent dénonçait une véritable tentative de la part de Muriel Pénicaud de "museler ses troupes", estimant que le simple fait que leur collègue ait été inquiétée démontrait clairement "une entrave aux droits syndicaux" et l'existence d'"une épée de Damoclès" au-dessus de leurs têtes.

Beaucoup soulignaient en effet qu'aujourd'hui, les inspecteurs hésitaient à s'exprimer publiquement, sauf à le faire de manière anonyme ou en espérant que leur casquette syndicale leur permettrait d'éviter les foudres de la hiérarchie... 

Or, en l'espèce, l'inspectrice en question avait bien précisé lors de son interview s'exprimer en tant qu'élue syndicale au sein de Sud et estimait de son devoir, à ce titre, de dénoncer les suppressions de poste, le blues de la profession et l'absence de réponse de leur ministre de tutelle, Muriel Péricaud, Ministre du Travail. 

La tutelle a tranché : l'inspectrice retrouvera bien ses fonctions.

Immédiatement, la jeune inspectrice avait été mise à pied. Elle n'a donc pas retravaillé depuis 33 jours. 

L'administration proposait une suspension de ses fonctions de 15 jours avec sursis, décision à laquelle s'opposaient bien évidemment les syndicats, estimant que l'affaire avait déjà été trop loin et pesait lourd sur le moral de troupe déjà fortement entamé (voir notre article sur le Blues des Inspecteurs du Travail). 

C'était donc à la tutelle, en l'espèce à Muriel Pénicaud, Ministre du Travail, de trancher. Précédemment accusée par les syndicats de vouloir "museler ses troupes", la Ministre a pourtant choisi de suivre l'avis du Conseil de Discipline. La jeune inspectrice n'a donc pas été débarquée et retrouvera ses fonctions dès à présent. 

Une décision dont s'est félicitée l'intersyndicale du Ministère dans son communiqué en date du 19 décembre, se réjouissant notamment du fait que la décision initiale de mise à pied n'entraîne pas une sanction plus sévère. 

Il est vrai qu'au delà même des tensions dans leur rapport avec leur tutelle, les inspecteurs du travail dénoncent de plus en plus fort les évolutions de leur profession ainsi que l'accumulation de réformes...