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Réforme du Code du Travail : la mobilisation s’essouffle-t-elle ?

Le 22 septembre 2017
132 000 manifestants en France selon le Ministère de l’Intérieur contre 223 000 la semaine dernière. La mobilisation semble s’essouffler… mais la fronde est protéiforme…

« Fainéants de tous les pays, unissez-vous ! », « Séparation du pouvoir et du Medef », « Erreur 404 démocratie not found »… Mais inspiration n’a visiblement pas rimé avec mobilisation. Un coup d’arrêt pour la CGT ? On aurait pourtant pu croire que pour ce 21 septembre doux et ensoleillé, deuxième journée de mobilisation contre la réforme du Code du Travail,  tous ceux qui n’étaient pas descendus dans la rue jeudi dernier pour cause de temps pluvieux et friquet l’auraient fait. Mais non.

La CGT, décidément seule en tête de cortège.

Encore une fois, c’est la CGT qui était en tête des différents cortèges, à Paris et en régions. Avec l’appui de Solidaires certes, et rejoints par endroit par les fédérations locales de la CFE-CGC et des adhérents de la CFDT, en particulier la branche métallurgie, sans oublier les lycéens et étudiants, toujours nombreux.

 Encore une fois, Philippe Martinez, leader de la CGT, a dit « regretter » l’absence de Laurent Berger et Jean-Claude Mailly. « Je ne désespère pas et c’est pour ça que je pense qu’il faut que nous nous rencontrions rapidement pour envisager des formes de mobilisation unitaires » a-t-il ajouté. « On leur tend la main, si on peut dire, pour qu’on se rencontre rapidement et qu’on envisage ensemble une riposte ».

Et encore une fois, FO a rappelé qu’une rencontre avant le Comité Confédéral National des 28 et 29 septembre ne « servait à rien »… Il n’empêche qu’une chose est sûre : la CGT ne pourra pas faire perdurer le mouvement toute seule.

 Mélanchon, en vedette à Paris, les CRS en arrêt maladie.

Alors que le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélanchon, avait défilé à Marseille la semaine dernière, il était cette fois présent dans le défilé parisien. Une présence forcément remarquée, et ce d’autant que la France Insoumise a tenu à fermer la marche…

Très sollicité par les militants, Jean-Luc Mélanchon en a profité pour battre le rappel du grand rassemblement organisé samedi par les Insoumis. « Les appels à mobilisation syndicale, c’est pendant la semaine et pendant les heures de travail » a expliqué le député des Bouches du Rhône. « Donc, c’est le plus haut niveau de conscience politique possible (parce que) sacrifier une journée de travail ce n’est pas rien, il faut être convaincu ».

En choisissant un samedi et un lieu taillé pour les caméras, le leader des Insoumis a promis de faire « masse » lors de sa marche de Bastille à République. Une nouvelle manière de frapper les esprits pour celui qui s’est illustré par son sens du marketing et de l’image lors de la dernière campagne présidentielle.

Autre fait remarquable de cette seconde journée de mobilisation, l’action des CRS qui protestaient contre l’annonce de l’imposition de leurs Ijat (indemnité journalière d’absence temporaire, jusqu’ici exonérée des prélèvements sociaux, et en particulier de la CSG). Une mobilisation « puissante » selon l’AFP, en réponse à l’appel lancé par les syndicats Alliance, Unité et Unsa-Police réunis en intersyndicale appelant les CRS à « se mobiliser fortement sans délai » puisqu’en milieu d’après-midi 1900 CRS étaient en arrêt maladie ou en consultation médicale. Dont les 12 motards qui devaient escorter le Président Emmanuel Macron lors de son déplacement à Marseille… 

« Chaque mobilisation nourrit l’autre »… mais et ensuite ?

Même si aucune date n’a été avancée pour une prochaine mobilisation, « à partir de lundi on va rentrer dans une série de mouvements sociaux catégoriels, par branche, de ce que j’ai compris des consignes syndicales » a tenu à rappeler Jean-Luc Mélanchon.

Et en effet, après la « journée d’information » organisée par les routiers de la CFDT et de la CFTC ce lundi, les syndicats CGT et FO du transport ont appelé à une grève reconductible à compter du 25 septembre en promettant « une mobilisation massive » tandis que la fédération CGT des services publics à quant à elle déposé un préavis de grève courante du 25 septembre au 15 octobre en réaction aux suppressions de postes annoncées et à l’instauration d’un jour de carence et que les retraités devraient descendre dans la rue le 28 septembre pour protester contre la hausse de la CSG.

C’est donc bien la semaine prochaine que se jouera l’avenir de la contestation contre la réforme du code du travail. On se souvient en effet que c’est notamment la mobilisation des routiers qui avait fait plier le gouvernement Valls sur la Loi Travail El Khomri au printemps 2016.

« Pour l’instant, chaque mobilisation nourrit l’autre », convaincu qu’en dépit de ses déclarations de mardi en marge du Conseil de l’ONU, sous la pression de « la démocratie de la rue », le Président Emmanuel Macron sera contraint d’ajuster sa position.