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Télétravail : la naissance d’une écologie 2.0 ?

Télétravail : la naissance d’une écologie 2.0 ?
Le 28 janvier 2019
Face aux enjeux climatiques et à l’augmentation du prix de l’essence, le télétravail serait-il une solution ? Entre enjeux écologiques et enjeux sociaux, le télétravail semble une source d'avantages et d'inconvénients intarissable.

Moins se déplacer, plus travailler : Un enjeu majeur du télétravail

A l’heure où nous assistons à la démocratisation du télétravail, il convient de lui admettre une vertu: Une personne effectuant du télétravail est une personne n’utilisant aucun mode de transport.

Il s’agit là du moyen le plus simple d’atteindre une empreinte carbone 0. En effet, la solution la plus appropriée pour moins polluer lors d’un trajet et de ne tout simplement pas faire ce trajet.

Et là n’est pas le seul avantage : Faire du télétravail, c’est aussi gagner du temps.

On ne perds pas une heure à aller sur le lieu de travail, et, à la place, on gagne une heure de sommeil ou tout simplement une heure pour prendre le temps de penser à soi, en faisant du sport par exemple. Cela a forcément un impact positif sur la santé et sur la motivation.

Cela permet de diminuer le stress d’être compressé dans un métro entre plusieurs personnes sans bénéficier d’un espace vital et aussi de prendre un peu plus de temps pour soi.

Si on considère qu’un salarié effectue 30 km en moyennement par jour en se rendant sur le lieu de travail, et qu’il travaille 2 ou trois jours par semaines, on peut estimer une baisse d’ environ 800 kilos de CO2 émis par personnes qui ferait du télétravail !

Cette baisse ne s’explique pas nécessairement que par le transport, on pense aussi à l’éclairage, l’alimentation des ordinateurs et aussi le chauffage.


Un mode de travail moderne et bénéfique ?

Ce mode de travail permet, dans un premier temps, de libérer le salarié de ce sentiment latent de contrôle que l’on peut ressentir sur le lieu de travail.

Certes, le salarié demeure toujours subordonné à l’employeur et devra rendre des comptes régulièrement, mais il n’y aura pas de supérieur qui jettera un oeil par dessus l’épaule pour vérifier que le travail est bien fait, et cela peut permettre à certains d’être plus productif.

Une étude réalisée par Polycom, un spécialiste de la visioconférence, en 2017 démontre que la confiance et la liberté conféré aux télétravailleurs les incitent plus à travailler et leur permet de s’épanouir professionnellement.

Cependant, même si une étude de l’Observatoire  du télétravail et de l’ergostressie semble abonder dans ce sens, elle souligne aussi quelques effets négatifs: Les télétravailleurs se sentent “obligés” de travailler plus. Qu’il s’agisse d’une contrainte réelle ou d’un simple soucis du détail de leur part, cela alourdi la charge de travail ressentie.

De plus, la frontière entre vie privée et vie personnelle est plus floue, on peut se sentir “coupables” de prendre une pause et les objets de distractions sont à portée de main.

Alors, que l’on soit pour ou contre le télétravail, il convient de bien mesurer le pour et le contre avant de décider d’en effectuer.

Si cela permet d’être relativement plus libre et de moins polluer que de se rendre sur le lieu de travail, il ne faut pas oublier qu’il s’agit aussi d’un mode de travail semi-contraignant qui sera différemment ressenti par plusieurs individus.

Bouhedjar Sammy,

Rédacteur Juridique en droit social,
Droit-Travail-France.