Venir malade au travail : les salariés français adeptes du surprésentéisme !
Les absents ont toujours tort ! Cette phrase vous l’avez déjà entendue ou dite. Peur des représailles, culpabilité, commérages, perte de salaire, par obligation...En France, plus de la moitié de salariés continuent de travailler alors qu’ils sont malades.
Le surprésentéisme : non merci !
Rhume, gastro, grippe ou crampes au ventre...vaille que vaille les salariés vont au boulot. Mais est-ce bien raisonnable de venir travailler ?
Par crainte de représailles de la part de la hiérarchie, le salarié va venir travailler même en étant malade. Ou encore, la plupart des salariés ont peur de perdre leur emploi s’ils posent un arrêt maladie, notamment en période de crise, en cas de flux tendu et sous-effectif. S’y ajoute culpabilité, surtout au sein des petites équipes, où une absence accroît la charge de travail. Et les commérages et les « on dit » vont bon train. Les salariés savent qu’ils s’exposent à des remarques acerbes, du genre « C’était bien tes vacances ? ».
Ainsi, l’arrêt maladie est donc pris qu’en cas de force majeure. Il est même signe de faiblesse ! Cette réticence à s’absenter s’observe dans beaucoup d’entreprises. Ce phénomène qui pousse les salariés souffrants à venir travailler est clairement dû au « surprésentéisme ». Qu’est-ce que c’est ? Le surprésentéisme, c’est le fait de venir au travail alors que l’on est malade, par opposition à l’absentéisme où l’on reste chez soi.
Le surprésentéisme coûte cher à l’entreprise et même plus cher que l’absentéisme. Les préjudices du surprésentéisme pour l’entreprise sont bien réels. En effet, un salarié souffrant qui vient au bureau sera forcément moins productif. En étant malade, le traitement des dossiers, la réflexion, la mémoire sont plus lents. La motivation n’est pas au rendez-vous, le travail est bâclé et peut contenir des erreurs d’inattention. Lorsque le salarié est contagieux, il risque de contaminer ses collègues et donc paralyser tout un service. De plus, travailler en étant malade expose à des aggravations, voire à un arrêt de travail plus long. Ce qui est contre-productif.
Est-il possible de travailler pendant un arrêt maladie ?
Travailler avec un arrêt maladie, un paradoxe ? Certains salariés n’hésitent pas à venir travailler alors même qu’ils sont en arrêt maladie, que ce soit de leur propre gré ou celui de leur employeur.
Pour rappel, l’arrêt de travail pour maladie permet à tout salarié assuré de suspendre temporaire son contrat de travail et d’ouvrir sous certaines conditions, au versement d’indemnités journalières lorsque celui-ci ne peut pas se rendre à son travail suite à une incapacité physique constatée par un médecin.
Ainsi, le salarié doit s’abstenir de pratiquer toutes les activités non autorisées par le médecin, y compris durant les heures de sortie accordées. Par sorties non autorisées, il faut comprendre notamment les activités liées au mandat de représentant du personnel, de travaux de peinture, de réparation d’une voiture ou de travaux de jardinage.
Attention ! Si le salarié est amené à exercer une activité interdite, il devra restituer les indemnités journalières qui lui ont été versées par la CPAM. Et si l’employeur a demandé au salarié en arrêt maladie ou l’a laissé travailler, dans ce cas le salarié pourra lui demander le versement de dommages-intérêts d’un montant correspondant aux sommes restituées à la CPAM.
Le salarié en arrêt maladie peut revenir travailler de manière anticipée, seulement s’il justifie d’une autorisation délivrée par le médecin traitant et de l’accord de son employeur. Sans aucune autorisation médicale, l’employeur pourra être tenu responsable d’une reprise anticipée même si le salarié le fait de son plein gré.
Si vous êtes souffrant, restez chez vous et ne venez pas contaminer vos collègues. C’est là que vous ferez preuve d’héroïsme !
L'équipe juridique Droit-travail-france.fr
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