Discriminations au travail : le rapport du Défenseur des Droits pour 2017 est paru.
L'affaire Weinstein a eu l'immense mérite de mettre en lumière les discriminations au travail par le prisme du harcèlement. Mais les sujets de discrimination sont plus nombreux, comme le rappelle le Rapport 2017 du Défenseur des Droits : origine, handicap, grossesse, sexisme... L'occasion de rappeler aussi les actions de prévention sur lesquelles s'appuyer afin d'améliorer les pratiques en entreprise.
Premier constat : une hausse de 3,9 % des réclamations par rapport à 2016.
Le Baromètre de la perception des discriminations dans l'emploi que réalisent chaque année depuis 10 ans l'OIT (Organisation Internationale du Travail) et le Défenseur des Droits permet d'établir chaque année une cartographie précise de l'ampleur des inégalités de traitement dans le milieu professionnel.
Le premier constat est celui d'une hausse de 3,9% des réclamations. Une personne sur deux aujourd'hui, qu'elle soit active ou non, en emploi ou non, considère que les discriminations sont fréquentes au cours de la recherche d'emploi et une sur trois qu'elles le deviennent au cours d'une carrière.
34% de la population active aurait subi une expérience de discrimination au travail durant les 5 dernières années, tous secteurs confondus.
Une perception confirmée par les expériences vécues au cours de la vie professionnelle puisqu'en 2017, 34% de la population active rapporte avoir personnellement fait l'objet d'une discrimination, qu'elle soit fondée sur le sexe, l'âge, la grossesse, la maternité, l'origine, les convictions religieuses, le handicap ou encore l'état de santé, que ce soit dans l'accès à l'emploi ou au cours de son parcours professionnel au cours des 5 dernières années.
Près d'un tiers des réclamations (30,2%) concernent l'emploi privé tandis que 22,3% des salariés du public se déclarent concernés.
Des victimes de discrimination au profil très hétérogènes
Par ailleurs, l'approche intersectionnelle permet de démontrer l'aspect très hétérogène des profils concernés par les situations de discrimination, même si le fait d'être une femme en âge d'avoir des enfants, d'être perçue comme étant d'origine extra-européenne et en situation de handicap constituent des caractéristiques associées à des taux particulièrement élevés de discriminations dans l'emploi.
Ainsi, et sans surprise, les femmes sont systématiquement surreprésentées dans les expériences de discrimination rapportées, quels que soient les causes de discrimination invoquées. A ce stade, le Défenseur des Droits note dans son rapport que :
"le monde du travail apparaît comme un condensé de nombreux rapports sociaux, structurés par des préjugés et stéréotypes persistants. Aux pratiques de subordination hiérarchiques se substituent progressivement d'autres difficultés comme la précarisation du travail, l'existence d'un chômage de masse et de nouvelles pratiques managériales qui peuvent prendre la forme de pressions informelles sur les salariés, spécialement les plus jeunes, les femmes et les moins qualifiés".
Même si le critère du sexe reste le principal motif invoqué de discrimination au travail.
Le baromètre OIT/Défenseur des Droits montre également que l'âge et le sexe sont les deux principaux motifs invoqués de discrimination liées au travail (15%), suivis de l'origine (8%), du handicap ou de l'état de santé (6%), les convictions religieuses ne représentant que 2% des motifs de discrimination.
A noter que si l'origine constitue le principal critère de saisine dans le secteur privé (20% des réclamations environ), en revanche, il s'agit de l'état de santé dans le cadre du secteur public (21% des réclamations environ).
Si vous souhaitez plus d'informations sur le Défendeur des Droits, ou si vous souhaitez le contacter, n'hésitez pas à vous rendre sur son site internet : https://www.defenseurdesdroits.fr .
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