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L'âge de la retraite recule... le coût des arrêts maladie flambe !

L'âge de la retraite recule... le coût des arrêts maladie flambe !
Le 09 août 2018
Une conséquence du recul de l'âge de la retraite ? Possible répond l'Assurance Maladie. En 4 ans, le coût des arrêts maladie a bondi de plus de 13% tandis que l'âge de la retraite a reculé à 62 ans. Et si le travail n'était pas tout-à-fait la santé ?

La CFDT avait publié en mars 2017 une étude "Parlons Travail" menée auprès de 200.000 personnes au terme de laquelle 35% des répondants estimaient que leur travail nuisait à leur santé, même s'ils l'appréciait. Un constat qui semble corroboré par les derniers chiffres publiés par la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM) faisant état de l'augmentation constante du coût des arrêts maladie (arrêt de travail et congés maternité confondus). 

Pourquoi la hausse du coût des arrêts maladie pourrait être une conséquence des réformes des retraites ?

Au mois de juin 2018, le montant des IJ (Indemnités Journalières) versées par la Sécurité Sociale a encore augmenté de +4.6 % sur les 12 derniers mois selon les derniers chiffres publiés par la CNAM. Une tendance à la hausse qui ne se dément pas depuis des années, en dépit d'une progression plus mesurée sur le mois de juin 2018 (+0.8%), le coût des arrêts maladie étant passé de 6.3 à 7.1 milliards d'euros entre 2013 et 2016 (soit une progression de 13.4%). 

Or, si les arrêts maladie ne sont pas plus fréquents qu'auparavant, la CNAM relève qu'ils sont en revanche plus longs et donc plus coûteux. Une tendance de fond dont l'Assurance Maladie estime qu'elle "peut être la conséquence des réformes des retraites". Pourquoi ? Tout simplement parce que les seniors sont naturellement plus touchés par les affections de longue durée et les contrecoups physiques d'une longue carrière, que les arrêts maladies les plus longs sont concentrés sur la population active de plus de 60 ans et que les salaires des seniors sont en moyenne plus élevés, ce qui augmente mécaniquement le coût de leur indemnisation. 

"L'une des tendances de fond sur la période est la croissance de la place des personnes de 60 ans et plus dans les arrêts maladie" souligne l'Assurance-Maladie, expliquant qu'elles représentent à elles seules 7.7 % des montants indemnisés en 2016 contre 4.6% en 2010 et qu'en 2016 la durée moyenne de l'arrêt de travail était de 76 jours dans la catégorie des plus de 60 ans, soit deux fois plus que la moyenne de l'ensemble de la population active (33 jours).

"La fin d'activité est souvent marquée par plus d'arrêts maladie".

Pour Jacques BATTISTONI, le président de MG FRANCE, premier syndicat des médecins généralistes en France il n'y a pas de doute. "Prenons un ouvrier qui a un problème au coude à cause de son poste de travail. Si l'employeur ne lui propose pas un autre poste alors qu'il recouvre une capacité de travail, l'arrêt maladie sera souvent reconduit". "On constate également une augmentation de la souffrance au travail qui touche particulièrement les seniors : un manque de sens dans son activité, une inadaptation aux nouvelles pratiques" complète-t-il. Une souffrance de "fin de carrière" qui s'accompagne d'états dépressifs, de syndromes de stress, d'anxiété ou de burn out qui se concrétisent par des arrêts maladie de longue durée qui plombent d'autant les comptes de la Sécurité Sociale.

Un paradoxe à l'heure où les numéros un des principaux syndicats français ont adressé au Premier Ministre Edouard PHILIPPE une lettre au terme de laquelle ils dénoncent le projet du gouvernement de basculer le remboursement des IJ des arrêts de moins de 8 jours sur les entreprises afin d'économiser quelques 900 millions destinés à financer le plan de transformation de la santé promis pour la rentrée. Quand déshabiller Pierre pour habiller Paul...