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SMIC : pas de coup de pouce pour Muriel PENICAUD car cela "détruit des emplois"

SMIC : pas de coup de pouce pour Muriel PENICAUD car cela
Le 11 décembre 2018
Coup de pouce ou pas coup de pouce ? C'est la question traditionnelle à laquelle le gouvernement doit répondre en fin d'année en ce qui concerne le SMIC. Une question qui pourrait bien ne plus se poser à l'avenir... On vous dit pourquoi.

Invitée sur LCI ce dimanche 9 décembre, Muriel PENICAUD, Ministre du Travail, a martelé que non, il n'y aurait "pas de coup de pouce au SMIC" en janvier 2019. La raison ? "Le coup de pouce du SMIC, on sait que ça détruit des emplois, donc ça n'est pas la bonne méthode" a-t-elle expliqué.

Pourquoi Muriel PENICAUD refuse de donner "un coup de pouce" au SMIC en janvier 2019 ?

Le Rapport CETTE remis la semaine dernière aux partenaires sociaux et au gouvernement a d'ores et déjà mis en avant le risque de cyclicité des salaires pour plaider pour la suppression de l'augmentation automatique du Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC).

Un argument que Muriel PENICAUD, Ministre du Travail, a partiellement repris pour justifier son opposition à un éventuel "coup de pouce" du SMIC en janvier 2019 : " Si on augmente tous les salaires de façon automatique, il y a plein d'artisans et de commerçants qui vont mettre la clef sous la porte, ou alors il vous augmenter les prix et personne ne pourra se payer le service" a-t-elle plaidé. 

La Ministre du Travail réitère son appel aux entreprises pour ouvrir des négociations sur les salaires.

"Si la mesure générale détruit de l'emploi", "la mesure ciblée peut permettre de garder l'équilibre entre créer de la compétitivité et de l'emploi, et augmenter les salaires" a rappelé Muriel PENICAUD, appelant de nouveau "les entreprises et les branches, toutes celles qui le peuvent, à négocier sur les salaires et à aller plus vite sur le sujet". 

En clair, Muriel PENICAUD confirme l'ouverture affichée par le Premier Ministre EDOUARD PHILIPPE ce jeudi en faveur de mesures supplémentaires à destination des bas salaires sous réserve qu'elles ne pénalisent pas trop la compétitivité des entreprises françaises d'ores et déjà mise à mal. "Il y a de nombreuses branches ou entreprises où on peut soit augmenter l’intéressement ou la participation (...), soit augmenter les salaires" a-t-elle insisté. 

Pourquoi y-a-il urgence pour les entreprises et le gouvernement à négocier sur les salaires ?

Une urgence que l'on comprend d'autant mieux lorsqu'on se rappelle que le SMIC bénéficie d'une revalorisation automatique notamment indexée sur l'inflation. Ainsi, le SMIC 2019 bénéficiera bien de l'augmentation de 1.8 % d'ores et déjà prévue, ce qui correspond à une hausse de l'inflation de 1% et une augmentation de 30€ mensuelle en moyenne (qui fait passer le SMIC au-dessus de la barre symbolique des 1.500 € brut).

Or, le taux d'inflation attendu pour l'année de 2018 est de 2.4%, soit un peu plus du double de l'inflation réalisée sur 2017... A ce rythme, nul doute que les entreprises ne pourront pas suivre l'évolution des salaires... 

                                                                                                                                       Ingrid TRONET

                                                                                                                 Tronet Conseils, Ingénierie RH et Développement.